La VAE permet à toute personne d'acquérir une certification professionnelle enregistrée au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) ou un bloc de compétences d'une certification enregistrée dans ce répertoire dans le cadre d'une activité professionnelle ou extra-professionnelle (C. trav. art. L 6313-5). La VAE peut être réalisée, à l'initiative du salarié, en mobilisant son compte personnel de formation (CPF) ou en sollicitant un congé pour VAE ou proposée par l'employeur dans le cadre du plan de développement des compétences de l’entreprise.
La loi portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi du 21-12-2022 a prévu une expérimentation permettant la conclusion de contrats de professionnalisation comportant des actions en vue de la validation des acquis de l'expérience (VAE).
Ainsi, pour favoriser l'accès à la certification et à l'insertion professionnelles dans les secteurs rencontrant des difficultés particulières de recrutement, à titre expérimental et pour une durée de 3 ans à compter d'une date fixée par décret, et au plus tard le 1-3-2023, les contrats de professionnalisation conclus par les employeurs de droit privé pourront comporter des actions en vue de la VAE (Loi 2022-1598 du 21-12-2022 art. 11).
Le décret 2023-408 du 26-5-2023 a défini les conditions de mise en œuvre de cette expérimentation, notamment les qualifications ou blocs de certifications professionnelles pouvant être obtenus par la VAE.
Cette expérimentation s'appliquera aux contrats de professionnalisation conclus à compter du 28-5-2023, jusqu'au 28-2-2026 (Décret art. 5).
Public et certifications éligibles. Cette expérimentation concerne les contrats de professionnalisation conclus dans le cadre de parcours professionnels, prévus par des projets visant à favoriser l'accès à la certification et à l'insertion professionnelle dans les secteurs rencontrant des difficultés particulières de recrutement. Les projets sélectionnés seront les lauréats d’un appel à projets national lancé à compter de la publication d'un prochain arrêté, dans la limite de 5 000 parcours individuels pour la durée de l'expérimentation (Décret art. 1er, I).
Cet arrêté doit fixer un cahier des charges de l'appel à projet national qui définira notamment les modalités de sélection des projets, de définition et de déroulement des parcours professionnels faisant l'objet de l'expérimentation. Il précisera également les modalités de modulations du montant annuel de prise en charge financière ainsi que celles de suivi et d'évaluation de l'expérimentation.
Conclusion des contrats. Les contrats de professionnalisation conclus dans le cadre de cette expérimentation sont soumis aux règles de droit commun applicables aux contrats de professionnalisation, à l'exception des modalités suivantes :
Bénéfice d’une prise en charge financière et de l’aide exceptionnelle à l’embauche.
Prise en charge financière. Chaque parcours professionnel mis en œuvre dans le cadre d'un projet sélectionné est financé par l'opérateur de compétences (Opco) sur la base d'un montant annuel maximal de 9 000 €, permettant de couvrir :
Modulation de la prise en charge. Le montant annuel de prise en charge par l’Opco peut être modulé selon des modalités précisées dans le cahier des charges en fonction de la nature des actions, de la durée du parcours du bénéficiaire du contrat de professionnalisation ou de la réalisation de diagnostics préalables à la conclusion du contrat (Décret art. 2, I et II).
Le montant annuel de la prise en charge financière est versé par l’Opco à l’organisme chargé de mettre en œuvre le parcours professionnel dans les conditions prévues par le projet (Décret art. 2, III).
Aide exceptionnelle à l’embauche. La conclusion des contrats de professionnalisation dans le cadre de cette expérimentation ouvre droit au bénéfice de l’aide financière exceptionnelle aux employeurs de salariés de moins de 30 ans en contrat de professionnalisation conclus pour la préparation d'un diplôme ou d'un titre à finalité professionnelle au plus de niveau 7 (master, ingénieur, etc.) qui s’élève à 6 000 € maximum, au titre de la première année d’exécution du contrat. (Décret art. 4 ; Décret n° 2022-1714 du 29-12-2022 art. 3).
Enfin, l'évaluation de l'expérimentation fera l'objet d'un rapport du Gouvernement au Parlement visant à mesurer ses résultats en termes d'accès à la certification professionnelle, d'insertion professionnelle et d'accès à l'emploi des bénéficiaires du contrat de professionnalisation. Cette évaluation sera réalisée sur la base de critères de nature qualitative et quantitative et d'indicateurs statistiques, selon des modalités précisées par le cahier des charges (Décret art. 3).
Sources : décret 2023-408 du 26-5-2023, JO du 27 ; loi 2022-1598 du 21-12-2022 art. 11, JO du 22
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